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6.20.2010



« Les habiles, les jongleurs de mots sont plus éloignés de la poésie que cet homme qui - sans parole aucune - se défait de sa journée, le regard levé vers un arbre, ou le cœur attentif à un ami. »

AU CŒUR DU CŒUR, d’Andrée Chedid






1 комментарий:

Gardia комментирует...

Andrée Chédid "Les habiles, les jongluers de mots" etc.

C’est curieux ce statut poétique à part.

Pourquoi pas la peinture ? La danse ?

Pourquoi Andrée Chédid n'écrirait-elle pas :

Les habiles, les sculpteurs de gestes, sont plus éloignés de la danse (…) que cet homme etc.

Les habiles, les agenceurs de couleurs sont plus éloignés de la peinture (…) que cet homme etc.


dire à Andrée Chédid ceci :

“cet homme qui – sans parole aucune – se défait de sa journée, le regard levé vers un arbre, ou le cœur attentif à un ami”

qui se défait de quoi au juste, c'était quoi cette journée


peut-être bien d’une journée épuisante, parce que justement c’est un poète :
une journée passée à poursuivre cet accord de mots, ce jonglage de syntaxe, cette habileté de paroles tout à fait hors d’improvisation… insaisissable.

L'habileté et le jonglage n'ont rien de méprisable, il sont une conquête à force de sueur, leur maîtrise fait partie de la quête poétique au service de l'émotion

Quant à celui qui se défait de sa journée s'il n’est pas poète, alors…



Qu’il parle à un ami, premier apaisement, ou qu’il regarde un arbre, deuxième délivrance, peut-être aura-t-il une troisième joie encore, celle de trouver dans un poème, dans un bel accord de mots, la peine et le travail qu’il a dépensés dans sa journée, changés en grâce